LA MÉDITATION

Certains la confondent avec de la relaxation, d’autres pensent qu’il s’agit de se vider l’esprit, d’arrêter les pensées… L’un des clichés est de faire le vide et de ne penser à rien. Essayez de faire le vide, ça ne va pas durer longtemps et vous serez vidés, mais vidés de fatigue. Il est impossible de stopper ce processus de pensées. Le jour où nous aurons réussi à stopper nos pensées sera le jour où nous serons morts. Ne perdons pas notre temps avec des attentes impossibles à réaliser.
Pour le moment (et non pas en attendant), nous sommes bien vivants et il serait bien de vivre cette vie le mieux possible, dans un état mental de quiétude et, pour cela, de manière consciente.


Nous parlons ici d’une présence qui nous permet d’être conscient de notre état intérieur, de nos émotions, de notre perception (souvent trompeuse, car basée sur des marqueurs, des souvenirs, des anciennes expériences qui nous influencent), …

Si en plus nous nous souvenons où avoir posé nos clés, c’est un plus pratique, mais pas le but, c’est secondaire. Soyons justement conscients du fait que nous ne pouvons pas être présents et attentifs la longueur de la journée. Un cerveau qui ne pèse que 2% de l’ensemble de notre corps consomme 20% de l’énergie de ce dernier. En présence attentive, concentré, encore davantage. Il n’est pas conçu pour ça et nous avons déjà des difficultés d'être concentrés ne serait-ce que 3 minutes.

Les pensées surgissent d’elles-mêmes. Elles arrivent, elles sont là. Le nombre est estimé à 62.000, ce qui nous fait, dans une journée de 17 heures, presque une par seconde

Si nous ne pouvons pas empêcher leurs apparitions, nous pouvons par contre réduire le nombre et surtout influencer, voire contrôler le type, la qualité de nos pensées et ainsi leurs conséquences sur nous,car nous devenons, nous sommes nos pensées !  Imaginez-vous le résultat avec plusieurs milliers de pensées négatives, toxiques par jour…………Cultiver des pensées tristes nous rend tristes. Générer des pensées coléreuses, agressives, nous rend coléreux, agressifs. Nous devons bien nos pensées.

Nous laissons les pensées être les pensées et QUE des pensées. Nous les filtrons de manière consciente. Nous pouvons même donner naissance aux positives, sachant que nous pouvons devenir COMME nos pensées, négatifs ou positifs. Mais JAMAIS nous NE SOMMES nos pensées.


Le problème est la prolifération des pensées, l’écran de fumée nous cachant la réalité et leurs influences sur nous. "Oh, de nouveau le voisin ne m’a pas dit bonjour. Déjà la semaine dernière, d’ailleurs. Pourquoi il me regarde si bizarrement ? Qu’est-ce qu’il me veut ?"  Une première pensée, une deuxième qui suit, une quatrième, dixième, une qui s’amplifie et une autre lignée de pensées fait son apparition, bonne ou mauvaise, souvent sans intérêt, vide de sens ou modifiant notre état mental… Et en rentrant, notre voisin nous fait un grand sourire, s’excusant de ne pas s’arrêter, car il est très préoccupé en ce moment…..

Nous sommes complètement absorbés par nos pensées, souvent insensées. Ainsi, nous vivons suite à nos pensées non seulement dans le passé ou le futur, loupant ainsi le moment présent (le seul que nous pouvons réellement vivre) ; de surcroît, elles nous font vivre dans un monde imaginaire, construit par notre mental et souvent en parfaite inadéquation avec la situation réelle. "Le chant des oiseaux me fait penser à la journée passée, il y a longtemps, avec ma compagne/compagnon, mes enfants. C'était bien. Ça fait longtemps que je ne les ai pas vus". La déprime s'installe…
"Oh, quand je serai à la retraite, comment je vais faire ? Je ne pourrai pas m'en sortir. Et si jamais je tombe encore en chômage avant ?" L'angoisse s'installe…

Nous tombons dans le stress, les angoisses, les ruminations, pire – parfois dans la déprime, voire la dépression. Celui qui passe sa journée dans le passé a tendance à déprimer, celui qui la passe dans le futur a tendance à vivre dans les angoisses.

Généralement, nous passons la plupart de notre journée avec nos pensées soit dans le passé, soit dans le futur. Pour celui qui a tendance d’aller dans le passé, les pensées nous créent des scénarios qui nous dépriment. Pour celui qui se réfugie dans le futur, elles dessinent des histoires qui nous font angoisser. De surcroît, tant que nous sommes dans nos pensées, nous prenons nos pensées, nos histoires pour la réalité. Pire, nous les vivons.
Nous ne sommes PAS obligés de les subir, de subir la négativité de nos propres pensées !


Des états qui influencent non seulement notre mental de retour, mais également notre relationnel et même notre corps………Combien de névroses, seule manière que notre esprit ait trouvée pour baisser la tension et exprimer sa souffrance, sont dues à notre état ? Nombre parmi elles s’attaquent à notre corps par des pathologies psychosomatiques (grec : psyukhe : âme, esprit – soma : le corps) : grincements de dents (bruxisme), insomnies, hypertension, nervosité, …..)


Ainsi, contrairement à une autre fausse idée sur la méditation, nous ne nous retirons pas du monde ou du présent, mais bien au contraire, nous essayons de le vivre réellement, de le percer…ce qui nous permet d’apercevoir nos fausses idées, nos compréhensions trompeuses, nos croyances irréalistes et illusions, nos erreurs. Nous pouvons ainsi corriger notre perception, notre concept que nous sommes seuls à partager et réagir davantage en adéquation avec la réalité et non plus avec notre idée de la réalité. Ceci nous permet également, voire surtout, de reconnaître bien souvent les causes de nos souffrances….et……..et de les corriger.


Bien sûr, vous aurez également des moments de relaxation, non négligeables et bien mérités, mais il s'agit malgré tout que d’un effet secondaire, car nous cherchons au-delà du repos.

Nous cherchons un état de bien-être, un calme, une présence qui s’inscrivent dans la durée. 


Et au bout d’un certain temps, nous ne sommes plus dans le faire, 

mais dans l’ÊTRE



Si ceci vous dit, asseyons-nous ensemble...